En juillet dernier, quatre jeunes membres 4-H âgés de 18 à 25 ans se sont rendus au Ghana pour un séjour de trois semaines dans le cadre de notre programme pilote Apprentissage par le service à l’étranger en compagnie d’Erin Smith, directrice de programme et d’Emily Brown, gestionnaire de programme. Elles livrent
ci‑dessous leurs réflexions pour expliquer comment ces jeunes se sont ouverts à de nouvelles expériences, perspectives, langues, normes ainsi qu’à un nouvel environnement et pourquoi Apprentissage par le service à l’étranger est un programme digne d’intérêt et percutant.
Vers l’inconnu et de nouvelles expériences ghanéennes

Le bénévolat et l’apprentissage par le service sont des éléments clés de l’expérience offerte par les 4‑H du Canada. Les membres d’un océan à l’autre participent activement à leur communauté en cernant les besoins et en trouvant des moyens utiles d’apporter leur contribution. Tout au long du service qu’ils offrent, ils améliorent leurs aptitudes et acquièrent des connaissances liées au processus décisionnel, à l’organisation et à leur communauté proprement dite!
Lorsque nous sommes arrivés à Accra, nous avons été accueillis par une vague de chaleur et d’humidité, ainsi que par une équipe de personnel et de bénévoles des 4-H qui tenaient des affiches écrites à la main et arboraient des sourires chaleureux. Un grand autobus vert (la couleur verte des 4-H!) nous attendait pour nous emmener vers un voyage inoubliable.
L’authenticité et l’intégrité des échang
es et des réflexions de nos dix délégués furent inspirantes. Ils ont partagé des aptitudes et des expériences au moyen d’ateliers et de présentations qu’ils avaient préparés pour des écoles et des clubs des 4‑H dans l’ensemble de la région de l’Est du Ghana. Ils ont aidé à préparer des repas avec des ingrédients frais qu’on ne retrouve simplement pas au Canada. Pour certains, le fait de cuisiner sans réfrigération ni électricité, ou d’apprendre à se laver efficacement avec un seul seau d’eau constituait un défi, mais ils étaient décidés à vivre l’instant et à essayer de s’adapter. Tout cela a débouché sur une compréhension interculturelle d’une autre partie du monde, une appréciation des choses qui nous paraissent normales de retour à la maison et sur un profond respect envers la population du Ghana.
Le bilan de notre première soirée a commencé par un courageux tour de table où chacun a exprimé sa nervosité, ses hésitations, son épuisement et ses inquiétudes malgré le sentiment général d’excitation et d’enthousiasme. Une fois habitués à notre nouvel environnement, nous avons commencé à bâtir des liens d’amitié et de confiance entre nous ainsi qu’avec nos hôtes.
Ces séances de mise au point, qui consistaient d’abord à expliquer l’horaire de la journée, ont rapidement fait place à un système de soutien où nous avons partagé ouvertement des « moments d’illumination » faits de croissance et de réflexions personnelles. La salle était toujours remplie de rires qui, pour la plupart, étaient dirigés vers nous-mêmes et nos canadianismes maladroits et généralement liés à la danse ou à la tentative de maîtriser de la langue twi.
Tout au long de notre séjour au Ghana, nos jeunes ont, avec enthousiasme, partagé leurs aptitudes, leurs perspectives, leurs idées et leur passion envers l’apprentissage par le service avec leurs nouveaux amis et mentors ghanéens. Leurs angoisses, leurs défis ou leurs hésitations ont toujours été réglés avec des solutions positives, des initiatives, de la joie et cette merveilleuse maladresse canadienne qui fait de nous des personnes si ouvertes et si sympathiques.
À mesure que le mois progressait, nous avons commencé à prendre conscience des véritables répercussions du programme. Cette ouverture à « l’apprentissage par la pratique » dans un nouveau monde mettait en évidence la pure tradition des 4-H.
Comprendre la sécurité des aliments avec le régime alimentaire ghanéen

Tout en adoptant le régime alimentaire local du Ghana, notre équipe a appris des leçons appréciables en matière de sécurité des aliments. Des mets de base tels que le foufou et le banku étaient toujours servis en grande quantité et devinrent rapidement trop lourds pour le système digestif de certains. Nous nous sommes demandé pourquoi des fruits et légumes facilement accessibles jouaient un rôle si peu important dans l’alimentation ghanéenne.
Après avoir étudié la question, nous avons compris que les fruits n’étaient pas suffisamment nourrissants après une journée de dur labeur. De plus, le foufou et banku ne nécessitent aucune réfrigération du fait que ces aliments sont fermentés et conservés avec des épices. À plus grande échelle, les exploitants agricoles n’ont pas accès à des systèmes fiables d’entreposage, de distribution et de transport, et c’est pourquoi les denrées périssables se détériorent.
Établissement d’un lien avec les questions de sécurité alimentaire et les 4-H du Canada
En plus d’avoir acquis une meilleure compréhension de la sécurité alimentaire au Ghana, nos jeunes ont commencé à évaluer notre propre système alimentaire et les questions connexes qui se posent au Canada. Ils ont présenté ces connaissances au cours d’ateliers sur le thème du gaspillage alimentaire et de l’éducation agricole qui ont été organisés dans le cadre d’un colloque collectif sur les jeunes et l’agriculture qui s’est déroulé à Koforidua au Ghana.
Nos membres se sont fièrement rendu compte que les clubs 4-H répondent directement à des problèmes de sécurité alimentaire propres au Canada par l’intermédiaire de services et de projets communautaires. Nous avons eu des conversations saines où il a été sujet des nombreux clubs 4-H qui participent à des projets de service alimentaire en donnant leur deuxième récolte à des banques d’alimentation, en participant à des campagnes de collecte d’aliments et en préparant des plats-santé pour les personnes âgées. Nous avons également expliqué de quelle manière les membres 4-H animent des kiosques durant des salons ouverts au public et présentent des exposés sur l’agriculture à l’intention des écoliers.
L’apprentissage par le service fait partie intégrante de l’expérience offerte par les 4-H depuis longtemps, et la possibilité d’étendre cet engagement à un contexte international représentait une occasion incroyable.
En conclusion, quel est l’intérêt du programme Apprentissage par le service à l’étranger?
Malgré le fait d’avoir mis en place une initiation complète avant le voyage au Ghana, nous ne savions pas au départ comment l’adaptation au climat, à la culture, à la langue et au changement de routine quotidienne se répercuterait sur l’expérience globale de nos délégués du programme Apprentissage par le service à l’étranger.
Mais avant tout, nous étions ravis que ces jeunes puissent découvrir une nouvelle partie du globe et rencontrer d’autres animateurs dévoués au même mouvement des 4-H, mais qui font face à des défis ainsi qu’à des combats différents.
Alors que nous avons vécu cette nouvelle aventure ensemble en faisant l’effort de sortir de notre zone de confort, nous nous sommes épaulés mutuellement et avons montré qui nous sommes réellement. Nous avons pu constater par nous-mêmes que nos membres 4-H ont la volonté d’établir des liens authentiques avec leurs pairs dans n’importe quel contexte et que ce programme permet de renforcer les aptitudes auxquelles nous accordons le plus d’importance, à savoir la sincérité, l’assurance, la confiance, le leadership, l’intérêt pour le monde qui nous entoure et l’amitié à une échelle locale, nationale et internationale.